Exploration des sources de données
Qu’est-ce qu’une source de données ?
Dans notre cas, une source de données est une origine potentielle d’informations permettant d’identifier des activités malveillantes ou anomalies sur un réseau ou un système. Ces données proviennent des différentes parties de l’infrastructure. Elles sont collectées, agrégées, analysées pour détecter des menaces.
Il est essentiel de noter que les sources de données varient en fonction de l’IDS/IPS et des besoins de chaque organisation. Cependant, les sources courantes sont :
Journaux serveur : les serveurs génèrent des journaux qui enregistrent l’activité et les événements. Ces journaux contiennent des informations cruciales telles que : les tentatives d’accès non autorisées, les erreurs système, les anomalies de trafic et bien d’autres informations.
Flux de paquet réseau : les flux réseau sont une source vitale d’informations pour les IDS/IPS.
Données contextuelles : les topologies réseau, les politiques de sécurité, les configurations système et utilisateurs, sont cruciales pour gérer les alertes générées par les IDS.
Mécanismes de collecte
Explication des mécanismes de collecte des données
Il existe plusieurs mécanismes spécifiques pour extraire, stocker et traiter les informations provenant des diverses sources de données. Voici les plus couramment utilisés :
Agents de collecte : les agents sont des logiciels légers, installés sur des systèmes ou équipements à surveiller. Ils peuvent être déployés sur des serveurs, des postes de travail, des routeurs, des switchs, etc. Ils collectent les données en temps réel pour les transmettre aux composants d’analyse.
Sondes réseau : les sondes réseau sont des dispositifs qui captent le trafic réseau en transit. Elles copient les paquets de données et les envoient vers les systèmes d’analyse pour inspection.
Collecte à partir de journaux : les journaux générés par les serveurs, applications, dispositifs du système contiennent des informations importantes. Les mécanismes de collectes extraient régulièrement ces données pour l’analyse.
Collecte à partir de capteur : les capteurs détectent des événements ou activités spécifiques. Par exemple, un capteur d’intrusion peut détecter les tentatives d’accès non autorisées.
Explication des mécanismes de transfert vers les composants d’analyse
Une fois les données collectées à partir des sources, elles doivent être analysées pour une inspection approfondie. Voici les mécanismes de transfert couramment utilisés :
Protocole : les données sont généralement transférées par protocoles de communication sécurisés, pour éviter toute interception ou altération. Les protocoles de transfert garantissent la confidentialité et l’intégrité des données
File d’attente : les données collectées peuvent également être stockées dans une file d’attente temporaire ou tampon (buffer) avant d’être analysées. Cela permet de gérer efficacement le flux de données.
Méthode de détection
Détection par signature
L’IDS/IPS basé sur la signature est conçu pour identifier des modèles spécifiques. Aussi connu sous le nom de « système basé sur les règles », il se base sur les signatures préalablement définies. Ces signatures sont essentiellement des empreintes de menaces connues, des modèles de données spécifiques, ou des modèles de comportements malveillants. Il analyse ensuite le trafic réseau ou les activités système à la recherche de correspondance. Lorsqu’une correspondance est trouvée, une alerte est générée. L’alerte est ensuite envoyée à un administrateur, qui stocke sur un tableau de bord, ou déclenche une action préventive pour bloquer l’attaque.
L’IDS/IPS basé sur la signature a comme avantage d’être efficace pour détecter les attaques connues, étant donné qu’il s’appuie sur des modèles spécifiques. Ce qu’on appelle les « faux positifs » est rare. Il se distingue également par sa facilité de gestion et configuration. Néanmoins, il est inefficace contre les attaques n’utilisant pas des schémas connus. Il nécessite également des mises à jour fréquentes pour rester pertinent.
Détection par comportement
L’IDS/IPS basé sur le comportement adopte une approche proactive. Il surveille les activités du réseau ou des systèmes à la recherche de comportements anormaux. Il commence par apprendre le comportement normal d’un réseau ou d’un système pendant une période « d’apprentissage ». Une fois le comportement normal établi, il analyse en continu les activités pour détecter les comportements déviant du comportement normal établi. Les écarts significatifs déclenchent une alerte. L’alerte est ensuite envoyée à un administrateur.
L’avantage de l’IDS/IPS basé sur le comportement est qu’il est capable de détecter les attaques inconnues. Il demande également moins de mis à jour qu’un IDS/IPS basé sur la signature. Cependant, il peut générer un plus grand nombre de faux positifs, il nécessite également une période d’apprentissage pour établir le modèle « normal ». Enfin, il peut être contourné sur le comportement si elle est utilisée comme base de l’attaque.
Ainsi, il est nécessaire de comprendre les avantages et limites des différents IDS/IPS pour choisir la méthode appropriée en fonction de vos besoins.
Une attaque par déni de services est une tentative de submerger un système, un service ou un réseau en saturant la bande passante ou en épuisant les ressources, ce qui rendra le service inaccessible pour les utilisateurs légitimes. L’objectif principal de ce type d’attaque est de perturber ou d’interrompre les opérations causant ainsi des pertes significatives.
Les attaques DDoS sont souvent lancées depuis de multiples sources, pour rendre difficile la traçabilité. Ces attaques peuvent varier en complexité, allant de la saturation simple de la bande passante ou des ressources disponibles à l’exploitation de vulnérabilités spécifiques.
Les IDS/IPS basés sur la signature sont efficaces pour détecter les attaques DdoS en recherchant les modèles anormaux associés à ce type d’attaque. Néanmoins, les attaques peuvent varier en termes de volume et de comportement.
Plusieurs articles en lignes sont disponibles pour bien comprendre ce type d’attaque :
L’exploitation de vulnérabilités est une attaque utilisée pour tirer parti de failles de sécurité connues ou inconnues dans un système, une application ou un dispositif, le but étant de gagner un accès non autorisé ou de compromettre l’intégrité des données.
Les cybercriminels scannent continuellement le web à la recherche de vulnérabilités. Ces vulnérabilités peuvent être dues à une erreur de programmation, des configurations incorrectes ou des faiblesses d’un système.
Les IDS/IPS basés sur le comportement peuvent être efficaces pour détecter les comportements anormaux visant à exploiter une vulnérabilité inconnue. Les IDS/IPS basés sur les signatures sont également efficaces contre l’exploitation de vulnérabilité. En effet, ils peuvent identifier les comportements associés à des attaques visant à exploiter des vulnérabilités connues.
L’OWASP étant une référence en cybersécurité, leur guide peut servir de base pour comprendre l’exploitation de vulnérabilité.
Génération et gestion des alertes
Types d’alertes
Les IDS/IPS peuvent générer différentes alertes en fonction de la menace détectée.
Les alertes en temps réel sont générées immédiatement lorsqu’une menace est détectée. Elles sont utilisées pour signaler les événements critiques, ceux nécessitant une réaction immédiate. Elles peuvent également être classées en fonction de la gravité pour hiérarchiser la réponse aux incidents.
Les alertes de tendance indiquent des tendances ou des schémas de comportement suspects sur une période donnée.
Les alertes de conformité signalent des violations à la politique de sécurité. Elles sont importantes pour garantir un système en conformité avec les normes en vigueur.
Les alertes d’état signalent des changements dans le réseau ou les systèmes comme l’ouverture inattendue d’un port ou l’activation anormale d’un service.
Configurations d’une alerte
La configuration correcte des alertes d’un IDS/IPS est essentielle pour garantir que les événements soient signalés de la bonne manière. Les éléments à prendre en compte sont :
Le seuil de déclenchement : il est nécessaire de définir à partir de quel niveau de déviation par rapport au comportement normal une alerte doit être générée. Un seuil trop bas peut entraîner un grand nombre de faux positifs, tandis qu’un seuil trop haut peut ne pas alerter lors de menaces.
La priorité des alertes : il est nécessaire d’attribuer un niveau de priorité aux alertes en fonction de leur gravité. Cela permettra de hiérarchiser et de concentrer les efforts de réponse sur les menaces critiques.
Les notifications : il est important de déterminer qui doit être notifié, et comment. Les administrateurs, les équipes de gestion d’incidents et toutes les parties prenantes doivent être notifiés en fonction du niveau de gravité de l’alerte.
Enregistrement des données : il est important que les données associées à l’alerte, telles que les journaux trafic ou des captures de paquets, soient enregistrées pour une analyse ultérieure.
La génération et la gestion des alertes sont des éléments clés de la sécurité informatique. Une configuration appropriée et une compréhension des différentes alertes permettent de réagir efficacement face aux menaces et minimiser les risques.
Évaluation des performances et des faux positifs
Nous allons voir ici comment évaluer les performances des IDS/IPS, notamment en termes de détection et de taux de faux positifs.
Évaluer les performances et les faux positifs
Évaluer les performances d’un IDS/IPS, est une étape nécessaire après la mise en place. En effet, cela permet d’assurer une stratégie de sécurité informatique robuste. Plusieurs points peuvent être pris en considération :
Le taux de détection, il mesure l’efficacité d’un IDS/IPS à identifier les menaces. Pour évaluer cette performance, il est nécessaire d’avoir un jeu de données tests qui comprennent à la fois des activités malveillantes et légitimes.
Le taux de faux positif, il est le principal défi des IDS/IPS. Un faux positif de ce produit lorsqu’un IDS/IPS génère une alerte pour une activité inoffensive. Cela peut entraîner une perte de temps et de ressource.
Le taux de performance est également à surveiller. Il concerne la précision, la spécificité et la sensibilité d’un IDS/IPS.
Ces métriques aident à comprendre comment un système réagit dans différentes situations et identifier les améliorations nécessaires.
Discussion sur les stratégies pour réduire les faux positifs
La réduction des faux positifs est importante pour diminuer les interruptions inutiles et garantir que les alertes générées par les IDS/IPS sont réellement liées à une menace.
Pour y parvenir, il est nécessaire d’affiner les règles de détection. En affinant ces règles et en les adaptant à l’environnement de votre organisation, il est possible de réduire considérablement le nombre de faux positifs. La mise à jour régulière de ces règles peut également aider à réduire le nombre de faux positifs.
Pour avoir une analyse plus poussée, certains IDS/IPS incluent des mécanismes d’apprentissage supervisés ou non supervisés. Cela peut contribuer à améliorer la précision de la détection tout en réduisant les faux positifs. Ces méthodes permettent aux IDS/IPS d’ajuster automatiquement leur seuil de détection.
Discussion sur les stratégies pour réduire l’utilisation des ressources
Il est également crucial pour garantir le bon fonctionnement d’un IDS/IPS de gérer efficacement les ressources utilisées par celui-ci.
Il est important d’investir dans des ressources de bonnes qualités pour permettre à l’IDS/IPS de traiter les données rapidement et efficacement. Des solutions matérielles dédiées peuvent également réduire la charge sur le matériel existant.
La répartition de la charge entre plusieurs IDS/IPS peut également être un axe d’amélioration. Cela aidera à améliorer la capacité de traitement globale.